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Blondino – Site officiel

Blondino Hauteurs

Clip - Hauteurs

Blondino, Nouveau départ Chanson Version Piano

Clip - Sauvage, amoureuse

Blondino album un paradis pour moi

Album - Un paradis pour moi

Blondino, Nouveau départ Chanson Version Piano

Clip - La foudre

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Clip - Jamais sans la nuit

« Hauteurs », le nouvel album de Blondino est traversé par la quête existentielle, ô combien universelle, de son moi profond et de sa propre humanité.
De Jamais sans la nuit, son premier album, en passant par Un paradis pour moi, la chanteuse, fouille son obsession autour de sa part noire pour mieux avancer, progresser, s’élever. Rien d’étonnant donc qu’elle lui ait donné ce titre de « Hauteurs », conjugué au pluriel, pour accompagner son expérience d’une humilité non feinte. « Parce que j’ai souvent un regard trop émotionnel sur les choses et situations, ou un jugement un peu rapide, je me dois de prendre de la hauteur pour mieux m’y confronter, de manière plus juste et bienveillante », confie-t-elle.
Ce sont des hauteurs qu’elle cherche à défier, avec leurs joies et leurs peines. L’intranquillité s’imposant ici comme un endroit d’éveil ou de réveil, malgré les déceptions, les séparations, les deuils ou la conscience de sa propre finitude. Comme sur ce « Péril en ma demeure » et sa promesse glaçante : « ma joie veut rendre l’âme, usée jusqu’à la trame ». Lorsqu’elle fait rimer « erreur » avec « terreur » sur « Erreur » ou qu’elle se livre sur sa peur irraisonnée de la vie dans un aveu déchirant, non dénué d’espoir sur « Ma part noire ». Puis, Blondino chante la liberté d’être soi dans les paroles de « Interdit, autorisé » à rebours des injonctions qu’on nous rabâche depuis le berceau. « Viser défis nouveaux, ici-bas à relever », adresse-t-elle à l’auditeur autant qu’à elle-même ; vis-à-vis de la violence du monde (« Violence, sang et sueurs ») ou d’une industrie musicale, inconstante, avide de sang neuf (« End of the show », qui n’a d’anglais que le titre) : « J’ai tant déjoué l’ennui, joué ma vie Après péripéties, revenir à l’oubli », chante-t-elle. Derrière ces quelques vers, on ne peut s’empêcher de lire le constat accablant d’une star déchue.
Entre l’inquiétude et le ravissement, celle qui se décrit comme une « enfant terrible, insoumise, réfractaire » dans l’autoportrait d’une musicienne en feu (« Vénus en Sagittaire ») en ouverture de l’album, aspire à l’apaisement, l’épanouissement. Sa pop lettrée et introspective se pare d’un nouvel éclat liturgique qui tintinnabule à la manière d’un Arvo Pärt, dans une féérie audacieuse à la Weyes Blood. La guitare acoustique fait ici un retour remarqué, ravivant le souvenir de ses premiers morceaux, « Mon Amie » et « Oslo ». La chanteuse fait le choix de l’épure dans une recherche de simplicité, développant des ambiances délicates et minimalistes, plaçant sa voix au premier plan dans un souffle enveloppant.
L’album se referme sur une profession de foi : garder vivante sa soif d’absolu. Aux « rêves assassinés » s’oppose « [sa] joie retrouvée ». La chanteuse parle de renaissance, de lâcher prise et de réinvention, des thèmes chers à son répertoire, à la différence près qu’elle assume davantage ses failles sur ce nouvel album, sans artifices ni faux semblants, loin de la posture conquérante défendue dans « Un paradis pour moi », relevant plus du fantasme que d’une véritable réalisation. En témoigne d’ailleurs le clip de « Hauteurs » : on y voit la roche d’une falaise, écroulée, éboulée, se reconstituer, plus solide que jamais. Au fond, c’est de ça dont il s’agit entre les lignes de ces paroles « ce que je cherchais, quelque chose en moi à aimer, de toute haine délestée ». Un élément de réponse nous est donné dans « Hors système ». Blondino dit tout : « l’art d’être moi-même, ne ressembler qu’à moi, comme le miroir me voit », à l’endroit de la confiance en soi, retrouvée.

Blondino tipographie calligraphie